Gentlemen Broncos
"Et voilà, on blogue, on blogue, et on s'occupe plus de son look..."
Gentlemen Broncos est tout à fait le genre de film qui vous ramène dans votre adolescence (pour ceux qui en sont malheureusement sortis), vous savez, cette époque bénie où rien nétait impossible. Où vous griffonniez dans votre coin avec le rêve de devenir dessinateur, ou écrivain, où vous alliez au cinéma en vous disant quêtre acteur, cétait votre vocation, où encore, lorsquen grattant quelques notes de musiques sur votre guitare de débutant, vous étiez capable de vivre ce moment où vous embrasseriez cette belle brune, ou cette blonde au sourire si frais, qui pourtant ne vous avait pas remarqué jusque là dans la vraie vie.
Benjamin, cest cet ado, cest moi, cest vous, coincé dans sa petite ville, dans sa petite vie. Avec une mère plutôt originale, et pleine de rêve, elle aussi (et dont lactrice sera ad vitam connue sous le nom de « maman de Stifler »), ils vivent dans leur monde, en avançant comme ils peuvent.
Pour se sortir de tout ça, Benjamin sévade grâce à ses histoires de science fiction. Il en écrit depuis des années, et lespoir quil caresse, de pouvoir être édité, pourrait peut être se concrétiser avec la venue de son idole : le grand Ronald Chevalier, présent pour une master class au Clitus Festival (et joué par Jemaine Clément, que vous connaissez peut être à travers la série Flight of the Conchords).
Cest le train de la vie quil ne faut pas louper pour Benjamin, qui, son meilleur manuscrit sous le bras « Yeast Lords : The Bronco Years », va tout faire pour le proposer à la lecture du maître.
En fait didole, le Chevalier narrive plus à aligner trois mots. Cest la panne. Longue, si longue que son éditeur menace tout simplement de le dégager vite fait si ça continue. Lhomme tombe alors sur un manuscrit, vous devinez lequel, et vous devinez la suite.
Mais Benjamin nentend pas se laisser piller son uvre.
Gentlemen Broncos sarticule autour de Benjamin, de Tabatha et de Lonnie, rencontrés au festival, mais aussi, nous bascule dans deux adaptations filmiques du roman de Benjamin, celle du traître idolâtré, et celle de Lonnie (déjà vu en acolyte du Nacho Libre), à laquelle sajoute, également, celle du monde du manuscrit original.
Au final, Gentlemen Broncos souffre dun vrai manque de moyen, quil rattrape néanmoins par une forte cohésion de son univers, par sa brochette de seconds rôles tous plus bizarroïdes les uns que les autres, par lacteur principal, Michael Angarano, parfait dans la peau de Benjamin, et par une innocence, un peu enfantine, gage de la sincérité de cette nostalgie qui nest ni triste, ni mélancolique, mais remplie denvie et de passion.
Bien sur, ce nest pas le film du mois. Ce nest même pas le film de la semaine, mais cest film sacrément attachant.
Mention spéciale à la participation de Sam Rockwell, qui personnalise le héros des différentes versions du roman. Lhomme derrière la caméra, Jared Hess, est loin dêtre un inconnu dans le monde des nerds, geeks, et autres loosers magnifiques en rébellion, puisquil était déjà aux commandes de Napoléon Dynamite, et de Nacho Libre.
Jennifer Coolidge. Pour ceux que ça intéresse, cest elle, la maman de Stifler.
Bannister, gentleman blogueur.